Projection : Redirection écologique d’une salle de sport inspirée de la méthode « Contribuer à plus grand que soi »…
C’est une belle matinée de début d’automne comme je les aime, fraîche mais ensoleillée. Je suis la première arrivée à la gare de Palaiseau sur le RER B, mon vélo à la main et mon casque sur la tête. Alex, mon coach d’agri-fitness, et les autres élèves, ne devraient pas tarder à me rejoindre.
Je suis tellement heureuse que ma salle de sport ait proposé cette activité. Un vrai éclair de génie ! Au fond, je n’ai besoin que d’une chose, c’est de me dépenser. Je n’avais pas d’engouement particulier à pédaler, enfermée dans le sous-sol d’un immeuble haussmannien. Depuis qu’ils ont lancé l’agri-fitness, je prends l’air, je me dépense, et en plus ça sert à quelque chose, c’est royal !
Les autres arrivent tous en même temps dans le RER suivant. On se salue, on pédale tous ensemble pendant 20 minutes (6 km à un bon rythme !) et on arrive à la ferme du Buis où Jean, maraîcher, nous accueille à bras ouverts.
J’adore discuter avec Jean, c’est une vraie encyclopédie humaine ! Ça m’impressionne, il est incollable sur la saison de chaque légume (en même temps, c’est son métier). Il s’amuse à tester nos connaissances :
– Allez, un facile : les tomates ?
– Été ! Avec les courgettes et les aubergines.
– Oui ! Plus difficile : la rhubarbe et les haricots verts ?
– Mmmmh… été aussi ?
– Non, plutôt au printemps. Et les courges ?
– Ah ça je sais, c’est la saison des soupes, vers l’automne !
– Ca commence à rentrer !
Il nous explique aussi la transition qu’il a effectuée il y a quelques années vers des pratiques agroécologiques. Je me rends compte de la main d’œuvre supplémentaire nécessaire quand on fait une croix sur les intrants phytosanitaires. Ces pratiques sont respectueuses du vivant, mais plus intensives en travail humain. Ça tombe bien, on est là pour lui filer un coup de main.
Parce qu’attention, on n’est pas là que pour papoter ! Jean surveille qu’on ne vient pas tasser la terre en marchant par indulgence sur ses buttes. Pendant ce temps, Alex passe dans les rangs, surveille qu’on a la bonne posture pour protéger nos corps dans le mouvement, attire notre attention sur les muscles qui sont censés travailler à chaque atelier. Et c’est lui aussi qui donne le rythme pour changer d’atelier : deux personnes au désherbage, une personne au binage, trois personnes à remuer la terre pour créer des buttes, deux personnes pour déplacer le fumier et une personne pour faire les aller-retours avec la brouette. C’est intense physiquement, mais comme on tourne régulièrement et qu’on fait travailler des parties différentes de notre corps à chaque fois, on ne voit pas le temps passer !
Comme d’habitude, on termine la session autour d’un verre de jus de pomme de la ferme, et Jean ouvre sa boutique. On peut repartir avec les légumes qu’on a vu pousser. Je n’avais jamais réalisé avant que les produits que j’achète au supermarché pouvaient pousser si près de chez moi. En plus, ça fait quelques années que la ville de Paris a mis le paquet pour reconstituer la ceinture maraîchère autour de la ville comme au 20ème siècle, donc des fermes comme celle de Jean en proche banlieue, à proximité immédiate de Paris en RER + vélo, il y en a plein !
En reprenant la route du retour, je me rends compte à quel point cet énorme bol d’air me fait du bien. Et Jean a l’air content aussi, il nous a remerciés très chaleureusement. Apparemment, ça l’a bien soulagé de sa charge de travail.
1 heure de RER aller-retour + 1 heure de vélo aller-retour + 2 heures d’agri-fitness : je suis épuisée mais heureuse. J’ai eu ma dose d’oxygène pour affronter la semaine. Vivement dimanche prochain !